Le calme, la sécurité et la vie pas chère du tout qui faisaient la renommée de la ville d’Essaouira ont fondus comme la glace sur la place Djamaa el Fna un certain jour du mois d’Aout.
Les remparts cachaient une certaine sérénité et une harmonie entre familles et groupes sociaux qui se surpassaient plutôt en simplicité et en respect d’autrui.
Tout avait commencé par l’exode inversement proportionnelle entre souiris d’une part et des ruraux et quelques fonctionnaires parachutés par la « province » d’autre part.
Puis le flux inverse s’est accéléré jusqu'à dissoudre les souiris dans une culture rurale qui tolérera à une femme d’envoyer ses enfants jouer dans la rue pour ne pas la déranger !
Et les enfants dérangèrent les voisins.
Et le grand garçon d’un certain originaire de Chicht , vendeur de vin au Mellah, n’ayant pas pu suivre ses études primaires s’est converti en dealer.. que des kessimâtes de kif pour commencer. Son commerce fleurira à chaque sortie de la prison de Jrayfate . Avec les clients d’Al Hanchaouiya, dont les habitants ont accepté malgré eux le voisinage, ils hanteront le derb toute la nuit.
Ce derb comme tant d’autres deviendront inhabitables.
Prés des logements économiques, quelques badauds qui se réunissaient au carrefour des ruelles sous la lampe de l’éclairage public, se constituèrent en une bande spécialisée dans le vol des bureaux de tabacs. Non, le vol des portes feuilles et des portables est concédé aux voleurs de Gzoula !
Les femmes voilées, toujours à l’affut de l’inégalité, surpassèrent les hommes et feront des descentes sporadiques tantôt chez les bijoutiers, tantôt chez les marchands ambulants. Récession oblige, elles seront les premières à manifester pour le souk hebdomadaire !
La Hanchaouiya elle ne se plaint pas .C’est vrai qu’elle est devenu vieille, mais prés de la gare routière, elle à ouvert un bureau ambulant de location d’appartements « vides» ou pleins. Une photo de sa fille cadette trône jalousement sur la première page du catalogue de son bureau .Elle ne la montrera qu’aux clients « sérieux ». Son autre fille est maintenant aisée ; elle est mariée à quelqu’un de très connu, Mr B, il touche beaucoup à la cok, il en refile même à d’autres .Parmi son personnel une jeune lycéenne, pas dans le besoin mais dans le désespoir, qu’il bat souvent, dans le nouveau lotissement prés de forêt, à faire perdre le sommeil à tous les habitants du quartier. Par sécurité, ou par peur d’insécurité, la plupart n’iront plus faire la prière d’al fajr. D’ailleurs, avec tout le tapage qu’il y a à cette heure (vers 4h du matin), ils n’entendent plus le muezzin.
Hé ! D’où viennent ces longs couteaux ? Mais…c’est …très dangerrreux !
Cela devient intolérable !
Rendez nous notre Essaouira, la placide, et emportez tout le reste !
M. Amine. SOUFFER
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire