dimanche 29 mars 2009

QUI SAUVERA ESSAOUIRA ?

QUI SAUVERA ESSAOUIRA ?

Essaouira , jadis le plus riche comptoir commercial du Maroc , a vu sa situation économique faiblir le long du 19éme et 20éme siècle pour mériter au début des années 70 le nom de « ville a vendre »
L’arrivée dans les sphères du pouvoir de certaines personnes « originaires » d’Essaouira ,toutes confessions confondues, allait donner à la population d’Essaouira des espoirs de lendemains sans commune mesure avec l’état de pauvreté qui s’est installé parmi eux .
La campagne de promotion de la ville d’Essaouira n’a abouti en fin de compte qu’a la création de quelques unités touristiques employant quelques smigars locaux et l’enrichissement de courtiers immobiliers grâce au nombre impressionnant de cessions de maisons de la médina à des étrangers à tel point qu’Essaouira est aujourd’hui qualifiée de « ville vendue» .
La plupart des cessions immobilières se fait par des étrangers résidents ou non utilisant l'internet ou effectuant des cessions à l'étranger . Les maisons acquises sont généralement transformées en riads ou maisons d'hôtes à titre informel et louées toujours à partir de l'étranger .
UNE VILLE RURALISEE

La population rurale de la province étant l’une des plus pauvres du Maroc ne cesse de migrer vers les villes avoisinantes et aussi vers Essaouira ou elle découvre une pauvreté encore plus grande car souvent doublée de débauche .Cet exode rural est compensé en nombre , par l’exode des citadins soit pour poursuivre des études supérieures soit à la recherche d’un travail , d’une clientèle plus solvable ou même d’un conjoint ; les migrations des hommes ayant crée d’autres déficits .. .
Plusieurs unités industrielles ont fermé leurs portes ajoutant des centaines de personnes aux foules démunies , analphabètes et sans qualification .
L'orientation tout azimuts vers le tourisme a fait oublié aux responsables locaux la programmation d'une zone industrielle ou même d'un complexe artisanal regroupant des artisans dont le nombre se réduit paradoxalement au fur et à mesure de la croissance du secteur touristique .
La classe moyenne qui attendait les retombées de l'essor du tourisme a vu son pouvoir d'achat s'affaiblir avec la flambée des prix de l'immobilier et autres ; tandis que les fonctionnaires nouvellement affectés à Essaouira sont confrontés à l'absence de l'offre du locatif générée par le phénomène du loyer à la nuitée ou même à la fraction de nuitée !

FAILLITE DE LA GESTION LOCALE

Le projet d'assainissement liquide qui consiste en la réalisation d’un réseaux des eaux usées doublé d’un centre pour la collecte des eaux de pluie, des stations de pompage et des canalisations nécessaires qui a coûté à la ville d'Essaouira quelques 110 millions de dirhams n'ayant pas abouti a transformé plusieurs quartiers de la ville en des bidons- villes sans réseau d'assainissement liquide et sans chaussée .Le vieux quartier industriel est en grande partie inaccessible aux véhicules . Certaines erreurs de conception ou de réalisation de la station d’épuration des eaux usées déverse quotidiennement des eaux traitées et non traitées aux portes de la ville . En outre l'infiltration continue du réseau d'eau potable par des eaux usées fait d'Essaouira une ville sinistrée .
Les défaillances de la gestion locale , l'absence des représentants élus et la paralysie du conseil municipal aggravent la situation déjà précaire d'une population au destin incertain .
M .Amine SOUFFER

lundi 16 mars 2009

UN ADMIRATEUR DE MOINS

Il aimait Essaouira, il me l’a dit ;il lui partageait un secret qu’il ne m’a pas avoué .Abdelkebir Khatibi ,un de ces penseurs qui ne doivent pas mourir, et pourtant il est mort, avait écrit dans sa « mémoire tatouée »une des plus belles choses jamais dites à propos d’Essaouira :
« Coquille entourée de sable, cette ville s’ébauche en une miniature aux couleurs tendres, et je tais d’autres vibrations. »